La littérature policière s’efforce de refléter la société telle qu'elle a été, qu'elle est, ou qu'elle devient.
Est-ce prétendre, alors, qu’énigmes, crimes ou intrigues, ne sont que prétextes à évoquer des faits passés, actuels ou futurs, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, régionaux ou nationaux, voire internationaux ?
Certainement pas.
Néanmoins l'enquête policière se déroule dans un environnement donné. Enquêteurs et criminels sont des hommes et des femmes immergés dans ce contexte.
Pour ce qui est de l'environnement, dans mes polars, c'est le Sud. Le sud de la France, et plus particulièrement, le Var, ses paysages, son climat, la mer, la mentalité de ses habitants, l'apparente convivialité et la violence sous-jacente.
Pour le contexte sociétal, ce sont les grands thèmes qui marquent notre époque : les injustices, la science, l'écologie, le climat, les migrations, le terrorisme, les droits de l'homme, le nationalisme, etc...

dimanche 28 avril 2013

La philosophie de mes polars

Déjà trois ! Trois romans policiers qui mettent en scène des personnages récurrents évoluant dans la région, le littoral varois autour de Toulon.
Bien évidemment, mes polars ne prétendent pas s’inscrire dans la grande littérature. Je ne suis pas un écrivain mais un simple auteur, un conteur par écrit. Je raconte des histoires que j’invente. Et j’ai choisi deux angles pour construire ces histoires. J’essaye de m’y tenir.

D’abord, l’affaire criminelle – il y a forcément un crime, c’est l’essence même du polar – n’est pas le seul centre d’intérêt du roman. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est seulement un prétexte, mais en tout cas il y a autre chose dans mes polars. L’intrigue s’inscrit dans un contexte particulier qui conduit le lecteur à découvrir un milieu social, sociétal, un domaine. Ce lecteur, curieux, y trouvera peut-être matière à apprendre, à s’informer.
Par exemple dans « Crimes et sentiments », l’enquête se déroule dans le milieu de la voile de compétition, de la régate.
Dans « Le laboratoire du diable », l’intrigue concerne le domaine de la recherche scientifique et en particulier la recherche en génétique.
Dans « En attendant Sarah », on est au cœur des turpitudes de l’immobilier varois.

Suis-je légitime pour prétendre décrire des univers aussi différents ?
Je dirais que ma première légitimité est, comme pour tout auteur, l’imagination. Mes polars sont des œuvres de fiction. Tout est à peu près permis. Faire évoluer des personnages fictifs dans des univers bien réels, tant géographiques que sociaux, est sans doute la caractéristique commune la plus largement partagée par les auteurs de polars.
Pour ce qui est de la voile et de la régate, j’ai pratiqué ce sport pendant plus de vingt ans à un niveau qui n’est pas, certes, celui de la Coupe de l’America, mais qui m’a permis néanmoins de côtoyer d’authentiques champions et de me familiariser avec les coulisses surprenantes de ce sport.
En ce qui concerne la génétique, c’est une matière que j’ai enseignée dans les grandes classes du lycée (terminale scientifique), qui m’a toujours passionné, et j’ai publié des livres de vulgarisation scientifique qui ont trouvé leur public.
Reste l’immobilier varois. Alors là, bien sûr, je ne suis pas spécialiste. Mais je vis dans ce département du Var depuis mon enfance et les exemples de magouilles et de coups tordus n’ont jamais manqué dans la presse. Il a suffit de retrouver quelques archives pour se replonger dans ce genre d’actualités et les adapter en les transformant.

Le deuxième angle d’attaque qui façonne mes romans, c’est la forme. Je me suis posé quelques questions simples avant d’écrire mon premier polar. Partant du postulat de base que si on écrit un livre, quel qu’il soit, roman, essai, biographie, carnet de voyage, c’est pour qu’il soit lu. Il faut donc s’interroger sur le public que l’on cherche à toucher.
Qui lit des polars ?
Comment les lit-on ?
Quand les lit-on ?

À ces questions j’ai apporté des réponses simples. Les lecteurs de polars sont souvent des inconditionnels de ce genre littéraire ; ils sont à la découverte de nouveaux auteurs. Ils lisent pour se distraire le plus intelligemment possible, le soir, le plus souvent dans leur lit, ou pendant les siestes des vacances d’été, dans la pénombre d’une chambre aux volets croisés ou à l’ombre apaisante d’un grand chêne avec la stridulation des cigales en musique d’ambiance. C’est peut-être une vision un peu triviale des choses, mais c’est ce que je crois.
J’ai donc choisi de privilégier un style simple, direct, linéaire, chronologique. Pas de retour en arrière, pas de devinettes, pas d’effet de style. Dois-je avouer que ça tombe bien, car je ne saurais faire autrement ? Des chapitres courts qui autorisent une lecture discontinue… avant de s’endormir, sans qu’il ne soit besoin de relire les pages précédentes lorsqu’on reprend le livre. Des enquêtes suivies jour après jour, presque comme des feuilletons.
De plus, pour les autres lecteurs, ceux qui, a priori, n’ont jamais été tenté par les romans policiers, cette forme d’écriture peut constituer une bonne entrée en matière dans cet univers particulier du polar, et leur donner envie de continuer.
Certains diront peut-être que ça ressemble à de la littérature de gare. Et pourquoi pas ? J’assume !

Merci à mes fidèles lecteurs et bonne lecture à tous.

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