La littérature policière s’efforce de refléter la société telle qu'elle a été, qu'elle est, ou qu'elle devient.
Est-ce prétendre, alors, qu’énigmes, crimes ou intrigues, ne sont que prétextes à évoquer des faits passés, actuels ou futurs, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, régionaux ou nationaux, voire internationaux ?
Certainement pas.
Néanmoins l'enquête policière se déroule dans un environnement donné. Enquêteurs et criminels sont des hommes et des femmes immergés dans ce contexte.
Pour ce qui est de l'environnement, dans mes polars, c'est le Sud. Le sud de la France, et plus particulièrement, le Var, ses paysages, son climat, la mer, la mentalité de ses habitants, l'apparente convivialité et la violence sous-jacente.
Pour le contexte sociétal, ce sont les grands thèmes qui marquent notre époque : les injustices, la science, l'écologie, le climat, les migrations, le terrorisme, les droits de l'homme, le nationalisme, etc...

lundi 25 août 2014

Karine Giebel / Michel Bussi. Le match !

Deux romans qui ne vous laisseront pas indemnes.

« Nymphéas noirs », par l’auteur de « Un avion sans elle », m’a surpris. Je ne m’attendais à rien de ce que j’y ai trouvé. Polar, thriller, roman noir ? Peu importe. Une vraie affaire criminelle, passionnante, avec du suspens et dont le dénouement ne se laisse jamais entrevoir ni deviner jusqu’aux toutes dernières pages.

Mais ce qui ajoute de l’intérêt à cette histoire, c’est qu’elle est incluse dans un contexte sociologique, géographique et culturel, décrit avec une extrême précision : le cœur de l’impressionnisme, Giverny, la maison de Claude Monet et l’étang aux Nymphéas, sont bien réels, y compris, d’ailleurs, les vols de tableaux.
À travers l’histoire tragique de trois femmes, de quatre-vingt, trente-six et onze ans, qui ont en commun un terrible secret, l’auteur nous amène à vivre les treize jours pendant lesquels tout s’explique.
En 500 pages, Michel Bussi, avec le talent qu’on lui connait, nous raconte cette histoire extraordinaire, dans laquelle passé et présent se superposent, avec une maestria digne d’un grand écrivain.
Par rapport à « Un avion sans elle », j’ai trouvé l’écriture plus fluide, le style moins soumis au besoin de ménager artificiellement le suspens.
Une réussite parfaite : 10/10.

« Purgatoire des innocents ». C’est autre chose. C’est du lourd, du violent, du sordide, de l’insoutenable,… du Karine Giebel.
Tout commence par une banale histoire d’un braquage qui tourne mal, dans une bijouterie, place Vendôme. Deux morts, un blessé grave, le jeune frère de Raphaël, le chef des braqueurs. Ce dernier doit impérativement trouver une planque afin de soigner son frère.
Il croit avoir trouvé le refuge idéal chez Sandra, une vétérinaire, qui accepte de soigner le blessé.

Refuge idéal ou enfer ?
On découvre un autre monde. Un monde de l’horreur absolue, de la folie.
D’ailleurs, j’ai trouvé le titre plutôt gentil. « L’enfer des innocents » conviendrait mieux.
Et toujours ce style coup de poing si particulier de l’écrivaine varoise : des phrases ultra-courtes, avec peu de mots, incomplètes, souvent sans verbe. Mais quelle précision ! Diabolique ?
Un excellent roman noir, pendant la lecture duquel on ne cesse de se demander si ça va finir par s’arrêter.
 À l’extrême limite du supportable. De l’overdose ?

Trop violent ? 8/10

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