« Nymphéas noirs », par l’auteur de
« Un avion sans elle », m’a surpris. Je ne m’attendais à rien de ce
que j’y ai trouvé. Polar, thriller, roman noir ? Peu importe. Une vraie
affaire criminelle, passionnante, avec du suspens et dont le dénouement ne se
laisse jamais entrevoir ni deviner jusqu’aux toutes dernières pages.
Mais ce qui ajoute de l’intérêt à cette histoire,
c’est qu’elle est incluse dans un contexte sociologique, géographique et
culturel, décrit avec une extrême précision : le cœur de l’impressionnisme,
Giverny, la maison de Claude Monet et l’étang aux Nymphéas, sont bien réels, y
compris, d’ailleurs, les vols de tableaux.
À travers l’histoire tragique de trois femmes, de
quatre-vingt, trente-six et onze ans, qui ont en commun un terrible secret,
l’auteur nous amène à vivre les treize jours pendant lesquels tout s’explique.
En 500 pages, Michel Bussi, avec le talent qu’on lui
connait, nous raconte cette histoire extraordinaire, dans laquelle passé et
présent se superposent, avec une maestria digne d’un grand écrivain.
Par rapport à « Un avion sans elle », j’ai
trouvé l’écriture plus fluide, le style moins soumis au besoin de ménager
artificiellement le suspens.
Une réussite parfaite : 10/10.
« Purgatoire des innocents ». C’est autre
chose. C’est du lourd, du violent, du sordide, de l’insoutenable,… du Karine
Giebel.
Tout commence par une banale histoire d’un braquage
qui tourne mal, dans une bijouterie, place Vendôme. Deux morts, un blessé
grave, le jeune frère de Raphaël, le chef des braqueurs. Ce dernier doit
impérativement trouver une planque afin de soigner son frère.
Il croit avoir trouvé le refuge idéal chez Sandra,
une vétérinaire, qui accepte de soigner le blessé.
Refuge idéal ou enfer ?
On découvre un autre
monde. Un monde de l’horreur absolue, de la folie.
D’ailleurs, j’ai trouvé le titre plutôt gentil. « L’enfer
des innocents » conviendrait mieux.
Et toujours ce style coup de poing si particulier de
l’écrivaine varoise : des phrases ultra-courtes, avec peu de mots,
incomplètes, souvent sans verbe. Mais quelle précision ! Diabolique ?
Un excellent roman noir, pendant la lecture duquel on
ne cesse de se demander si ça va finir par s’arrêter.
À l’extrême limite du
supportable. De l’overdose ?
Trop violent ? 8/10
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