La littérature policière s’efforce de refléter la société telle qu'elle a été, qu'elle est, ou qu'elle devient.
Est-ce prétendre, alors, qu’énigmes, crimes ou intrigues, ne sont que prétextes à évoquer des faits passés, actuels ou futurs, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, régionaux ou nationaux, voire internationaux ?
Certainement pas.
Néanmoins l'enquête policière se déroule dans un environnement donné. Enquêteurs et criminels sont des hommes et des femmes immergés dans ce contexte.
Pour ce qui est de l'environnement, dans mes polars, c'est le Sud. Le sud de la France, et plus particulièrement, le Var, ses paysages, son climat, la mer, la mentalité de ses habitants, l'apparente convivialité et la violence sous-jacente.
Pour le contexte sociétal, ce sont les grands thèmes qui marquent notre époque : les injustices, la science, l'écologie, le climat, les migrations, le terrorisme, les droits de l'homme, le nationalisme, etc...

mardi 4 octobre 2016

Énigme à La Havane

   Peut-on comparer Leonardo Padura à Henning Mankell ? L’écrivain cubain au suédois ? Le latino au Nordique ?

   Dans « Passé parfait », le dernier volet de la série « Les quatre saisons », l’auteur de « L’homme qui aimait les chiens » dresse un portrait à la fois réaliste et nostalgique du Cuba des années quatre-vingt. Et ce n’est pas celui des dépliants en papier glacé des agences de voyages.
  Les utopies marxistes confrontées à la dure réalité de l’embargo et aux difficultés de la vie quotidienne à La Havane sont présentes en filigrane dans cette enquête policière. Mais c’est lorsqu’il décrit la convivialité et la chaleur humaine des gens de son pays que Leonardo Padura donne le meilleur de son talent.
   Le lieutenant de police Mario Conde, la quarantaine, solitaire et désabusé, enquête sur la disparition d’un ami de jeunesse, Rafael Morin, qui occupe un poste de directeur dans une grande entreprise. Dans leurs années « lycée », Mario et Rafael ont aimé la même jeune fille, mais c’est le beau et brillant Rafael qui l’a épousée. Nostalgie, quand tu nous tiens !
   L’enquête est parfois poussive. Les dialogues un peu trop forcés – est-ce dû à la traduction ? - font que ce roman n’est sans doute pas un chef d’œuvre. Ce n’est pas le meilleur de l’auteur cubain, mais il vaut tout de même le coup d’être lu.

Note : 7/10

Passé parfait. Leonardo Padura. Éditions Points 7.10 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire