La littérature policière s’efforce de refléter la société telle qu'elle a été, qu'elle est, ou qu'elle devient.
Est-ce prétendre, alors, qu’énigmes, crimes ou intrigues, ne sont que prétextes à évoquer des faits passés, actuels ou futurs, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, régionaux ou nationaux, voire internationaux ?
Certainement pas.
Néanmoins l'enquête policière se déroule dans un environnement donné. Enquêteurs et criminels sont des hommes et des femmes immergés dans ce contexte.
Pour ce qui est de l'environnement, dans mes polars, c'est le Sud. Le sud de la France, et plus particulièrement, le Var, ses paysages, son climat, la mer, la mentalité de ses habitants, l'apparente convivialité et la violence sous-jacente.
Pour le contexte sociétal, ce sont les grands thèmes qui marquent notre époque : les injustices, la science, l'écologie, le climat, les migrations, le terrorisme, les droits de l'homme, le nationalisme, etc...

mardi 6 octobre 2015

Le petit monde du polar en deuil


   Jusqu’à l’année 2005, je n’avais jamais pu lire un roman policier. Je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. Les intrigues ne m’intéressaient pas.
   Je n’avais rien à lire cet été là. Mon gendre me proposa un « poche » au titre bizarre : « Les chiens de Riga », d’un auteur suédois. « C’est un polar, mais il y a autre chose dans ce roman », me dit-il. Malgré ma méfiance pour les romans policiers, j’en ai attaqué la lecture, sans conviction. Et je n’ai pas pu lâcher le livre. Je l’ai lu dans la nuit. J’y ai découvert le personnage attachant de Kurt Wallander, ce flic atypique du commissariat d’Ystad dans le sud de la Suède, avec ses problèmes familiaux et son regard critique sur les pouvoirs politiques et la réalité sociale de son pays.
   Henning Mankell est mort le 5 octobre dernier à Göteborg à l’âge de 67 ans.
   Pour moi, c’est le grand maître du polar. Il est à l’origine de la grande vague du polar nordique et de nombreux auteurs, dans le monde et en France, se sont inspirés de son œuvre qui se singularise par un style très littéraire et une psychologie des personnages très recherchée.
   C’est lui qui m’a fait vraiment découvrir ce que certains critiques appellent le néo-polar et qui m’a donné l’envie d’écrire. Félicien Aubin n’est pas Kurt Wallander, mais il me plaît d’imaginer que ces deux flics un peu marginaux, dépressifs, solidaires des faibles et des opprimés, ont pu se rencontrer au cours d’une enquête dans un univers glauque, quelque part en Scanie ou en Provence.
   En septembre 2015, paraissait au Seuil, l’éditeur français d’Henning Mankell, « Sable mouvant », dans lequel il évoque sa peur de mourir et sa vision de l’humanité transformée par ce cancer qui le rongeait depuis plus d’un an.
Quelques rappels des titres de
 ses romans :

Meurtriers sans visage
Le guerrier solitaire
La cinquième femme
Les morts de la Saint-Jean

Et la dernière enquête de Kurt Wallander, sortie en 2012 : L’homme inquiet

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