Il ne manquait plus que ça. Depuis quand les personnages de romans donnent-ils des ordres à leurs auteurs ? Bon, ça va pour cette fois. Il ne faut pas le contrarier, déjà qu’il a un sale caractère !
Une lettre de Félicien Aubin
Dédicace pour Babeth, la correctrice préférée de mon auteur
Et surtout, dis bien à Élisabeth que c’est moi qui t’ai demandé de lui offrir ce livre dans lequel tu m’as encore enfermé. C’est la troisième fois, ça commence à bien faire.
N’oublie pas que sans Élisabeth – au fait je préfère Babeth – l’histoire que je t’ai soufflée serait à peu près incompréhensible, pleine de fautes d’orthographe et de grammaire, hi, hi, je me marre !
C’est pas parce que c’est toi qui tiens la plume – enfin, qui tape laborieusement d’un seul doigt sur ton fichu clavier – que tu peux te croire tout permis, me faire avaler toutes tes turpitudes, tes perversions, me faire passer pour ce que tu crois que je suis. Tu es l’auteur, d’accord. Mais, moi, je suis le personnage principal, et sans moi… C’est mes histoires, pas les tiennes. Et puis tu t’intéresses plus à cette Sarah qu’à moi et ça… Non, je ne suis pas jaloux, qu’est-ce que tu t’imagines. D’ailleurs moi aussi je l’aime bien cette jeune femme. Je te rappelle que je… Ah, c’est vrai, il ne faut pas dévoiler l’intrigue. Quels pinailleurs, ces auteurs !
Allez, transmets mes amitiés à Babeth et embrasse-la de ma part. Et n’oublie pas de la remercier, elle pourrait se faire payer… vu le travail qu’il y a à faire sur tes torchons, hi, hi !! Te fâches pas, c’est pour rigoler. Oui, je sais, tu me prends pour un dépressif acariâtre, mais peut-être que tu te trompes, je peux faire de l’humour aussi.
Félicien Aubin, aux bons soins de mon auteur.
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